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Auteur: Emmanuelle Sévère


Ouverture


Le Café des deux gargouilles lorgnait de sa façade aveugle le village de la Palud depuis 19.., année du veuvage de Millie Olligan. Il tenait son nom de deux grotesques ornant le flanc droit de la bâtisse, deux faces grimaçantes aux verrues mangées de lichen sombre, qui déversaient leurs eaux à la rivière en contrebas, qu'enjambait un pont passant. La devanture avait été repeinte en blanc il y a de cela fort longtemps et la pluie avait laissé des rigoles bleuâtres qui venaient se déverser dans le caniveau.


Quelle que soit l'heure du jour, la salle du café baignait dans une demi-obscurité. Deux fenêtres en forme d'ogive, encastrées dans d'épais murs où affleurait la pierre, donnaient sur la rue, comme des lucarnes. A certaines heures, pourtant, les murs semblaient remuer à la lumière du jour. Ses rayons jaunes traversaient les carreaux et couraient comme des serpents de mer, sur la pierre écumeuse, jusqu'à s'éclabousser sur le comptoir. C'était là que Millie Olligan attendait les clients, derrière son zinc tout étincelant de lumière.


Un premier roman

La Palud est un village tranquille, perdu au milieu de nulle part, où les hommes tanguent à force de fréquenter le café des deux gargouilles.

Millie Olligan règne dans ce café bâti sur un pont, et dont les habitués sont les témoins de choses bien étranges. Voici que les eaux de la rivière remuent depuis quelque temps de façon inhabituelle.

Ce n'est pas le déluge mais dans ce village noyé sous la pluie, et pour ces personnages entre deux vins, la vie cahote et la vision parfois se trouble.


Emmanuelle Sévère est née en 1969 à Morlaix. Elle vit à Quimper et enseigne à Pont-l'Abbé. Le Café des deux gargouilles est son premier roman.


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